Belga du 18/05/2010 – 16:59.
Onze organisations regroupant représentants ou sympathisants de l’enseignement officiel ont lancé mardi un appel à la constitution d’un seul réseau de service public pour l’enseignement obligatoire et d’un centre de formation unique pour les enseignants…
Ces deux propositions font partie d’un programme en 18 points issu d’une réflexion menée par ces associations au sein du Centre d’Etude et de Défense de l’Ecole Publique (CEDEP).
Les onze associations, dont la CGSP et la SLFP Enseignement, le Centre d’Action Laïque et la FAPEO (parents), veulent ainsi transformer un enseignement de la Communauté française dont le taux de réussite des élèves est anormalement bas en système éducatif plus performant.
L’ambition des propositions est de réorienter l’enseignement en remplaçant la peur de l’échec par la soif d’apprendre, de l’unifier en rassemblant toutes les écoles dans un réseau de service public et de le transformer par une formation de niveau universitaire pour tous les enseignants.
L’idée maîtresse du Centre d’études est donc de mettre fin à la concurrence entre réseaux en instituant un réseau unifié et neutre, organisant ce qui se fait mieux en commun et laissant une large autonomie pédagogique aux écoles et aux enseignants. Dans la foulée, le CEDEP voudrait que les pouvoirs organisateurs des écoles soient élus.
Tronc commun sans filière jusqu’à 16 ans
Selon le professeur Pierre Spehl, qui préside le CEDEP, et le président du Centre d’action laïque Pierre Galand, si l’idée de fondre enseignement confessionnel et officiel en un seul réseau est encore loin de faire l’unanimité, elle recueille aujourd’hui davantage d’échos favorables qu’à l’époque du Pacte scolaire, qui a figé l’enseignement en deux grands réseaux, illustration des clivages philosophiques et religieux du passé.
Cette unité une fois réalisée, on créerait un cours commun initiant à la démarche philosophique et donnant une information impartiale sur les religions. Le CEDEP plaide aussi pour la création d’un tronc commun d’enseignement sans filières jusqu’à 16 ans.
Il faut adapter l’enseignement à l’élève et non faire le contraire, a souligné mardi le président de la CGSP-Enseignement Pascal Chardome. Les autres mesures préconisées pour lutter contre l’échec concernent le dépistage précoce des difficultés de l’élève, la suppression du redoublement, une remédiation personnalisée, ou encore un soutien accru aux élèves maîtrisant mal le français.
Un centre unique de formation pédagogique
Pour mettre en oeuvre ses propositions, les défenseurs de l’enseignement public souhaitent l’élaboration d’un plan global établi et mis en oeuvre en concertation avec les enseignants, sur la base d’un vrai débat démocratique, ouvert à tous les partenaires de l’éducation.
Le CEDEP est en train de présenter ses propositions au monde politique; il voudrait que le gouvernement de la Communauté introduise ses principes dans la suite 2009-2014 du Contrat pour l’école, avant de fondre la réforme dans un décret-cadre qui serait voté par le parlement de la Communauté française. Il créerait le Centre de formation pédagogique chargé de former les enseignants.
Les autres modalités du plan seraient ensuite exécutées en étapes successives par le gouvernement et le parlement de la Communauté. Une opération qui pourrait être achevée dix ans après le vote du décret-cadre, estime le CEDEP.
Belga